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Document 1 Antigone

1ère bac

Révision et soutien

Consolider les acquis des élèves sur Antigone

 

 

 

Fiche de lecture : Antigone

 

Titre de l’œuvre: Antigone

Auteur et siècle: Jean Anouilh, le 20ème siècle

Date d’écriture et de présentation: Pièce écrite en 1942 et présentée en 1944

Genre : Tragédie moderne

Époque de l’action : Antiquité grecque

Lieu de l’action : Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes(Grèce)

Composition : Pas d’actes ni de scènes

Registre de langue (niveau de langue) : Langage courant, parfois familier Langue familière : La nourrice, les gardes…

Registre ou tonalité de la pièce : Registre tragique

Règles classiques : -Respect de la règle des trois unités (lieu, temps, action)

                                  -Respect de la règle de bienséance (pas de mort sur scène)

Type de texte : L’ensemble du texte est globalement argumentatif

Indications temporelles : -Quatre heures du matin (première tentative d’Antigone d’enterrer le       cadavre de son frère)

                                             -Midi (deuxième tentative d’Antigone) -Cinq heures (fin de la pièce)

Dénouement : tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice

Les personnages

Le prologue : Personnage extérieur à l’intrigue, hors liste

Présentation des personnages

Antigone : Fille d'Œdipe

Le Prologue nous la décrit comme la petite "maigre jeune fille noiraude" (p. 9).

D'après Ismène : "Pas belle comme nous mais autrement" (p.29).D'après sa nourrice "elle n'est pas assez coquette!" (p. 17) D'après elle même : "je suis laide !" (p. 96), "je suis noire et maigre"(p. 41). Antigone aurait voulu être un garçon : "Ai-je assez pleuré d'être une fille !" (p. 29).

Antigone aime la vie "Qui se levait la première, le matin, rien que pour sentir l'air froid sur sa peau nue ?" (p. 28), "Moi aussi j'aurais bien voulu ne pas mourir." (p. 24) et elle veut garder ses joies et ses illusions d'enfance. C'est une fille rebelle : "Une fois je t'ai attachée à un arbre et je t'ai coupé tes cheveux, tes beaux cheveux..." (p. 22), "la petite Antigone, la sale bête, l'entêtée, la mauvaise [...]. Elle n'avait qu'à ne pas désobéir!" (p. 25), c'est celle qui dit non et ne veux comprendre : "Il fallait comprendre qu'on ne doit pas manger tout à la fois, donner tout ce qu'on a dans ses poches au mendiant qu'on rencontre [...]. Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre." (p. 26). Elle déteste aussi l'habitude : "s'il ne doit plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, [...], alors je n'aime plus Hémon!" (p. 93). Quelques instants avant de mourir, elle ne sait plus pourquoi elle meurt : "Je ne sais plus pourquoi je meurs." (p. 115), elle est morte pour rien, si ce n'est pour offrir une réflexion sur la vie...

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Ismène : Sœur d'Antigone.

Belle jeune fille charmante et coquette aux yeux d'Antigone, elle aime aller au bal : "Cela me rassure ce matin, que tu sois belle.", "et je t'ai coupé tes cheveux, tes beaux cheveux...", "toutes ces belles mèches lisses et bien ordonnées autour de la tête" (p. 22), "Ismène est rose et dorée comme un fruit." (p. 41).Elle n'est pas courageuse et a peur de mourir : "Moi, tu sais, je ne suis pas très courageuse" (p. 27), "Et souffrir ?il faudra souffrir, sentir que la douleur monte, qu'elle est arrivée au point où l'on ne peut plus la supporter; qu'il faudrait qu'elle s'arrête, mais qu'elle continue pourtant et monte encore, comme une voix aiguë... Oh! je ne peux pas, je ne peux pas...". Elle souhaite raisonner sa sœur : "Essaie de comprendre au moins !" (p. 25). Pourtant à la fin de la pièce Ismène veut accompagner sa sœur dans la mort : "Antigone, pardon ! Antigone, tu vois, je viens, j'ai du courage. J'irai maintenant avec toi !" (p. 97), "Si vous la faites mourir, il faudra me faire mourir avec elle!"(p. 97).

 

Créon : Roi de Thèbes, oncle d'Antigone. Le Prologue nous le présente comme étant un "homme robuste, aux cheveux blancs [...]. Il a des rides, il est fatigué." (p.11).

Le Prologue nous présente Créon comme un homme seul : "Créon est seul", sa femme Eurydice "ne lui est d'aucun secours" (p. 11), son page "ne peut rien non plus pour lui" (p. 12) et à la fin de la tragédie le Chœur lui dit : "Et tues tout seul maintenant, Créon." (p. 121). C'est un homme courageux, il a dû assumer le métier de roi : "Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches et il a pris leur place." (p.11), "Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes. Et Dieu sait si j'aimais autre chose dans la vie que d'être puissant..." (p. 78). Il fait son travail du mieux qu'il peut : "des problèmes précis se posent, qu'il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée." (p. 11). Il a de l'affection pour sa nièce Antigone mais ne la comprend pas, il va même essayer de la sauver : "je vais tout de même perdre le temps qu'il faudra et te sauver, petite peste." (p. 76). Après l'exécution d'Antigone qu'il a été contraint d'entreprendre et qui a entrainé la mort de son fils et de sa femme, il continue son travail quotidien : "Eh bien, si nous avons conseil, petit, nous allons y aller." (p. 122).

Après avoir ordonné la mort, il attend la sienne: "Créon va commencer à attendre la mort" (p.123). Pour lui, tout est absurde...

 

Hémon : Fils de Créon, fiancé d'Antigone. Jeune prince vigoureux. Il refuse de devenir un homme comme son père : "Regarde-moi, c'est cela devenir un homme, voir le visage de son père en face, un jour." (p. 105), il veut rester enfant. Il pense que son père peut tout faire : "Tu es le maître" (p. 102), "Tu es encore puissant, toi, comme lorsque j'étais petit.", "Je suis trop seul et le monde est trop nu si je ne peux plus t'admirer." (p. 104). Lors de la mort d'Antigone qu'il ne supporte pas, "Hémon [...] se plonge l'épée dans le ventre et il s'étend contre Antigone"

 

Eurydice : L'épouse de Créon, la mère d'Hémon. C'est "la vieille dame qui tricote", la "femme de Créon", "elle est bonne, digne, aimante", mais "Elle ne lui est d'aucun secours".

 

Le Page : Il accompagne Créon dans plusieurs scènes, et souligne la solitude du souverain. Il représente l'innocence émouvante, le symbole vivant du paradis perdu de l'enfance. Il voit tout mais ne saisit pas l'importance de la situation. Il n'est d'aucun secours pour Créon , juste une oreille silencieuse. Il rêve, un jour, de devenir grand :

Créon : Ce qu'il faudrait, c'est ne jamais savoir. Il te tarde d'être grand, toi ?

Le Page : Oh oui, Monsieur

 

La Nourrice : Personnage traditionnel du théâtre grec, la Nourrice n'existait pourtant pas dans la pièce de Sophocle; c'est une création d'Anouilh. Elle est la vieille femme, affectueuse et vigilante, la "nounou" réconfortante, qui a du mal à comprendre le dessein d'Antigone : "Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille. Tu étais ma préférée, malgré ton sale caractère."

 

Le Messager : C'est un "garçon pâle ... solitaire". Le messager est un personnage typique du théâtre grec, il apparaît déjà dans la pièce de Sophocle. Dès le Prologue, il montre sa tristesse : "C'est lui qui viendra annoncer la mort d'Hémon tout à l'heure. C'est pour cela qu'il n'a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà... " . A la fin de la pièce , il vient annoncer avec mille détails la mort d'Hémon.

 

Le chœur : Le chœur joue, comme dans la tragédie grecque, un rôle de commentateur : "Et voilà. Maintenant le ressort est bandé. Cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul..." et de messager. C'est le chœur qui tire également la leçon morale du drame "Et voilà. Sans la petite Antigone, c'est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles. Mais maintenant, c'est fini. Ils sont tout de même tranquilles. Tous ceux qui avaient à mourir sont morts. Ceux qui croyaient une chose, et puis ceux qui croyaient le contraire même ceux qui ne croyaient rien et qui se sont trouvés pris dans l'histoire sans y rien comprendre. Morts pareils, tous, bien raides, bien inutiles, bien pourris. Et ceux qui vivent encore vont commencer tout doucement à les oublier et à confondre leurs noms. C'est fini. Antigone est calmée, maintenant, nous ne saurons jamais de quelle fièvre. Son devoir lui est remis. Un grand apaisement triste tombe sur Thèbes et sur le palais vide où Créon va attendre la mort. "

 

Les gardes : Ce sont " trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes", "ce ne sont pas de mauvais bougres", "ils sentent l'ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination". Ils sont mesquins, vulgaires, et ne semblent avoir comme seul objectif de ne pas contrarier leur hiérarchie : "Pas d'histoires !". Ils sont au service de Créon, non par fidélité personnelle, mais par obéissance au monarque en place. Il souligne son isolement. Ils ne se sentent nullement concernés par la tragédie qui se déroule devant eux. A la fin, lorsque le rideau tombe, "il ne reste plus que les gardes. Eux, tout ça, cela leur est égal ; c'est pas leurs oignons. Ils continuent à jouer aux cartes..."

 

 

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