Dossier sur Le Dernier Jour d'un condamné

Dossier sur Le Dernier Jour d’un Condamné :

  1. Le roman à thèse est un  genre littéraire :

Le roman à thèse est un genre romanesque qui s’inscrit dans le cadre des textes à idées. Ce genre qui cherche à illustrer une théorie, des idées à défendre une thèse à travers une histoire ne constitue en fin de compte qu’un prétexte pour confirmer une thèse ou pour réfuter une autre. Le roman à thèse vise d’abord à défendre une conception politique ou philosophique ou religieuse même et sert ensuite à dénoncer une injustice ou à s’opposer à l’ordre établi. Il est donc le genre romanesque le plus proche de la pensée de son auteur.

Un exemple très significatif nous est fourni dans l’œuvre de Victor Hugo intitulée ” Le dernier jour d’un condamné”. L’auteur s’y oppose de manière véhémente à la peine de mort. Le récit du condamné n’est pas une fin en soi, mais seulement un prétexte pour mettre l’accent sur la barbarie de l’injustice humaine.

  1. L’auteur  est un écrivain français du XIXème siècle :

Victor Hugo est un poète, dramaturge, prosateur et dessinateur romantique français, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris. Il est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXème siècle.

Parmi ses œuvres : Les misérables, Notre dame de Paris, Les châtiments, Les contemplations ….

  1. Le Dernier jour d’un Condamné est une histoire d’un homme :

C’est un condamné à mort qui décrit les souffrances que peut sentir tout être humain se trouvant à sa place. L’anonymat du condamné met le lecteur en présence des souffrances quotidiennes, morales et physiques que subit tout condamné en tout temps et en tout lieu. L’histoire du condamné a donc une portée universelle.

 

  1. Le résumé de l’œuvre :

Un condamné à mort obsédé par l’idée de la mort, nous parle de son séjour à Bicêtre, puis à la conciergerie et décrit les préparatifs de son exécution. Il exprime ses sentiments sur sa vie antérieure (sa vie  passée pleine  de liberté et de bonheur) ; et nous fait part de ses dernières pensées, de ses angoisses et ses souffrances quotidiennes qu’il subit lors de son incarcération. Il se fera exécuté sous la clameur du peuple qui voit sa mort comme un spectacle.

 

  1. Les personnages :

Le condamné : on ne sait pas quel crime il a commis. Il est jeune, sain, fort et éduqué. Il aime sa fille Marie et s’occupe pour son avenir.

Les représentants de la société : Juges, magistrats, directeur de la prison représentent la société. Pour eux, une exécution est une chose banale qui doit se dérouler dans les formes.

Le prêtre : il ne parle avec son cœur, il semble indifférent.

Les geôliers : Quelques-uns sont gentils avec lui, d’autres ne le sont pas. Il y en a ceux qui parlent avec lui et d’autres qui le traitent comme un animal.

Sa femme et sa mère : Elles ne sont pas décrites, mais elles sont citées en référence à la souffrance, à la peine indirecte que l’on fait subir aux membres de la famille du condamné à mort.

Marie : Fille du condamné, elle a trois ans, son père lui voue un amour absolu, mais elle ne le reconnaît pas. Elle est persuadée que son père est mort.

La foule : compatissante et cruelle à la fois, elle assiste à une exécution capitale comme à un spectacle. Elle semble assoiffée de sang.

Le président du jury : est “calme”.

Les jurés : sont “blêmes et abattus” mais c’est à cause de la fatigue due à la longue délibération.

L’huissier : Un homme insensible qui vient annoncer au condamné le rejet de son pourvoi en cassation. Il ne s’intéresse qu’à son tabac et aux nouvelles politiques sans importance. La mort ne l’émeut pas

Le directeur : est gentil, mais cette gentillesse est intolérable quand il informe le condamné que c’est ” pour aujourd’hui”.

L’avocat, le procureur du roi, les juges, les gendarmes, les femmes, les jeunes filles, les prisonniers, les forçats, l’architecte, Pepa, le friauche… 

  1. Composition de l’œuvre.

Le livre est découpé en 49 chapitres de longueurs très variables allant d'un paragraphe à plusieurs pages. Victor Hugo rythme ainsi la respiration du lecteur et lui fait partager les états d'âme du condamné, ses éclairs de panique et ses longues souffrances. On distingue trois lieux de rédaction

Bicêtre où le prisonnier évoque son procès, le ferrage des forçats et la chanson en argot. C'est là qu'il apprend qu'il vit sa dernière journée.

La Conciergerie qui constitue plus de la moitié du livre. Le condamné y décrit son transfert vers Paris, ses rencontres avec le friauche, l'architecte, le gardien demandeur de numéros de loterie, le prêtre, sa fille. On partage ses souffrances, son angoisse devant la mort, sa repentance, sa rage et son amertume.

Une chambre de l'Hôtel de Ville où sont écrits les deux derniers chapitres, un très long relatant sa préparation et le voyage dans Paris jusqu'à la guillotine, l'autre très court concernant les quelques minutes qui lui sont octroyées avant l'exécution.

  1. Résumé de l’œuvre par chapitre :

Bicêtre : Du chapitre I au chapitre XXI :

Chapitre I : (1)

Emprisonné dans sa cellule de Bicêtre, le narrateur se rappelle son passé de liberté mais se retrouve captif et obsédé par l’idée de sa condamnation à mort.

Le condamné avant le verdict : Homme comme ses semblables, ayant plein d’idées, fantaisiste, sensuel, libre…

Le condamné après le verdict : Homme captif, privé de liberté d’action, de pensée et de réflexion….

Chapitre II (2)

Le condamné fait le récit de son verdict (sentence, jugement).

Avant le verdict : Vision optimiste du monde. Il avait confiance en la justice, croyait en la vie.

Après le verdict : Moment où le condamné est emmené vers sa cellule : il est seul face à la mort, étranger au monde des vivants.

Chapitre III : (3)

Le narrateur prétend que les humains sont tous condamnés à mort mais avec un délai indéfini. Ce qui diffère, c’est la manière et le temps.

Chapitre IV : (4)

Description de Bicêtre : de loin, la prison ressemble à un château, mais de près c’est un lieu hideux.

Chapitre V : (5)

Le séjour à Bicêtre : Durant les premiers jours, il a été bien traité puis brutalisé comme tous les autres détenus. Certaines faveurs lui ont été accordées comme le papier, l’encre, les plumes et une lampe pour écrire. Il a côtoyé les autres prisonniers et a appris l’argot.

Chapitre VI : (6)

Dans un monologue intérieur, le prisonnier nous dévoile sa décision de se mettre à écrire. D’abord, pour lui-même pour se distraire et oublier ses angoisses. Ensuite pour ceux qui jugent pour que leurs mains soient moins légères quand il s’agit de condamner quelqu’un à mort. C’est sa contribution à lui pour abolir la peine capitale.

Chapitre VII : (7)

Le condamné espère qu’on s’intéresse un jour à son cas et que son journal de souffrances puisse être utile à d’autres. (Contribuer  à l’abolition de la peine de mort)

Chapitre VIII : (8)

Le jeune condamné compte le temps qui lui reste à vivre. 6 semaines dont il a déjà passé 5 ou même 6. Il ne lui reste  plus beaucoup de temps.

Chapitre IX : (9)

Le narrateur pense à sa famille. Il s’en veut de la laisser sans ressources et sans protection.

Chapitre X : (10)

Le narrateur décrit la cellule de l’intérieur vers l’extérieur.

Chapitre XI : (11)

Pour passer sa longue nuit, il se lève pour nous décrire les murs de sa cellule pleins d’inscriptions, traces laissées par d’autres prisonniers.

Chapitre XII : (12)

Le narrateur assiste au ferrement des forçats avant leur départ pour Toulon. Conduit par un geôlier dans une cellule, dont la fenêtre grillagée donne sur une cour de la prison, il peut observer ce qui s’y passe comme s’il assistait à un spectacle à partir d’une loge.

Chapitre XIII : (13)

Le narrateur- personnage se rappelle d’un événement particulier qui a eu lieu il y a quelques jours dans la cour  de la prison : le départ des forçats au bagne de Toulon. Il nous rapporte cet événement comme un vrai spectacle en trois actes : la visite médicale, le visite des geôliers et le ferrage. Il nous parle du traitement inhumain réservé à ces condamnés. A la fin du spectacle, il tombe évanoui.

Chapitre XIV : (14)

Transporté à l’infirmerie, le narrateur assiste au départ des forçats pour Toulon. Il préfère la guillotine aux galères.

Chapitre XV : (15)

Retour au cachot, le condamné est à nouveau obsédé par l’idée de sa condamnation à mort.

Chapitre XVI : (16)

Quand le narrateur était à l’infirmerie, il avait entendu la voix d’une jeune fille de 15 ans chanter une complainte qui parle de mort.

Chapitre XVII : (17)

Il rêve d’évasion, mais son rêve est irréalisable.

Chapitre XVIII : (18)

Il est six heures du matin. Le guichetier entre dans le cachot. Il demande à notre condamné ce qu’il désire à manger.

Chapitre XIX: (19)

Visite du directeur de la prison : il demande au narrateur s’il se plaint d’un quelconque mauvais traitement

Chapitre XX : (20)

Le narrateur retrouve la prison sous toutes les formes, sous la forme humaine comme sous la forme de grille ou de verrou. Elle l’enferme, le surveille et le torture.

Chapitre XXI : (21)

A 6h30 du matin, le narrateur a été visité dans son cachot par un prêtre puis par l’huissier qui lui annonce le rejet de son pourvoi en cassation et son transfert à la conciergerie.

La conciergerie : Du chapitre XXII au chapitre XLVII

Chapitre XXII : (22)

Le condamné est transféré à la conciergerie. La foule assoiffée de sang s’est déjà attroupée pour ne pas manquer l’exécution.

Chapitre XXIII : (23)

L’huissier remet le condamné aux mains du directeur. Dans un cabinet voisin, il fait une rencontre curieuse avec un condamné à mort qui séjournera dans la même cellule à Bicêtre. Ce dernier, fils d’un ancien condamné à mort lui raconte son histoire et s’empare de sa redingote.

Chapitre XXIV : (24)

Le narrateur regrette l’échange de sa redingote avec le friauche.

Chapitre XXV : (25)

Le narrateur est amené ensuite à une autre cellule ou on lui a donné tout ce qu’il faut pour écrire. Un gendarme a été installé avec lui pour empêcher toute tentative de suicide.

Chapitre XXVI : (26)

Il est dix heures. Le condamné plaint sa petite fille qui restera sans père. Elle sera peut être repoussée, haie à cause de lui.

Chapitre XXVII : (27)

Le condamné n’ose pas écrire le mot guillotine

Chapitre XXVIII : (28)

Ayant déjà assisté à une exécution, le narrateur imagine comment sera la sienne. Il est 11h et les préparatifs ont déjà commencé.

Chapitre XXIX : (29)

Le jeune détenu pense à cette grâce qui ne vient toujours pas. Il estime maintenant que les galères seraient les  meilleures solutions en attendant qu’un jour arrive la grâce.

Chapitre XXX (30)

Le prêtre revient voir le condamné. Celui-ci est loin d’apprécier sa présence. Ce prêtre parle machinalement et semble peu touché par la souffrance du prisonnier. Ensuite, et bien que la table soit délicate et bien garnie, il ne peut manger.

Chapitre XXXI (31)

Le sous architecte de la prison est entré dans la cellule ou se trouve le narrateur pour prendre des mesures afin de rénover les murs. Il est insensible et indifférent.

Chapitre XXXII (32)

Un autre gendarme vient prendre la relève. Il est un peu brusque. Il demande au prisonnier de venir chez lui après son exécution pour lui révéler les trois bons numéros gagnants à la loterie . Le condamné veut profiter de cette demande bizarre : il lui propose de changer ses vêtements avec lui. Le gendarme refuse ; il a compris que le prisonnier veut s’évader.

Chapitre XXXIII (33)

Pour oublier son présent,  le narrateur  passe en revue ses souvenirs d’enfance et de jeunesse. Il s’arrête longuement sur  le souvenir de Pepa, cette jeune andalouse dont il était amoureux et avec qui il a passé une belle soirée d’été.

Chapitre XXXIV : (34)

Au milieu de ses souvenirs de jeunesse, le condamné pense à son crime. Entre son passé et son présent, il y a une rivière de sang : le sang de l’autre ( sa victime) et le sien( le coupable)

Chapitre XXXV : (35)

Le narrateur envie les gens ordinaires qui vaquent à leurs affaires quotidiennes.

Chapitre XXXVI : (36)

Le narrateur se rappelle le jour où il est allé voir la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Il lui semble qu’il est encore dans la tour du bourdon.

Chapitre XXXVII : (37)

Le  narrateur décrit brièvement l’hôtel de ville

Chapitre XXXVIII : (38)

L’heure de l’exécution approche, le narrateur ressent des douleurs physiques atroces.

Chapitre XXXVIX : (39)

Le narrateur imagine comment il va vivre le moment de son exécution.

Chapitre XL (40)

Le narrateur pense au roi Charles X.

Chapitre XLI (41)

Le condamné se met dans la tête l’idée qu’il va bientôt mourir.  Il  demande un prêtre pour  se confesser, un crucifix à baiser

Chapitre XLII (42)

Après l’arrivée du prêtre, le narrateur a dormi pour quelques instants. Il fait un cauchemar.

Chapitre XLIII (43)

Quelques heures avant son exécution, le condamné reçoit la visite de sa petite fille Marie qui ne le reconnaît pas. Rien ne le rattache à présent à la vie, il se laisse conduire à la mort.

Chapitre XLIV (44)

Le narrateur décide d’affronter la mort : il pense au bourreau, la foule, aux gendarmes,  à la place de grève, à son exécution.

Chapitre XLV (45)

Il pense à la foule en train de l’applaudir et à toutes les têtes qui tomberaient après lui.

Chapitre XLIVI (46)

La petite Marie vient de partir. Le père se demande s’il a le temps de lui écrire quelques pages. Il  cherche à se justifiez devant les yeux de sa fille.

Chapitre XLIVII (47)

Le condamné n’a pas eu le temps d’écrire son histoire.

L’Hôtel de  Ville; la place de grève : chapitres 48 et 49

Chapitre XLVIII (48)

Le condamné est dans une chambre de l’hôtel de ville. A trois heures, on vient l’avertir qu’il était temps. Le bourreau et ses deux valets,  lui coupent les cheveux et le collet avant de lier ses mains. Le convoi  se dirige ensuite vers  la place de Grève devant une foule de curieux qui attendent l’exécution.

Chapitre XLIX (49)

Le condamné supplie un commissaire de lui accorder encore cinq minutes dans l’espoir d’obtenir une grâce au dernier moment. Quatre heures : on vient le chercher pour l’exécuter.

 

                                                                                                                                            Larbi Elhand

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